La coïncidence des calendriers est révélatrice d’un mode dégradé de "dialogue social" tant au niveau national avec le Gouvernement MACRON qu’au niveau de notre collectivité sous la présidence de Mme DELGA.
C’est ainsi la 2ème fois que les syndicats boycottent le Conseil Supérieur de la Fonction Publique Territoriale et dénoncent "des problématiques sur le fonctionnement du dialogue social avec le gouvernement et les employeurs territoriaux".
C’est également la 2ème fois que les syndicats, cette fois-ci locaux, boycottent le Comité Social Territorial, qui s’est donc tenu vendredi 20 octobre en l’absence de vos représentant.e.s.
Le Président de la République MACRON parle aux français.es dans la lucarne télévisuelle, la Présidente de Région Mme DELGA s’adresse aux agent.e.s régionaux.ales en visioconférence.
Dans les deux cas, aucune réelle écoute.
Dans les deux cas, des passages en force et le mépris des agent.e.s.
Rappelons que cela fait bientôt 4 mois que nous avons invité Mme DELGA à nous rencontrer car nous avons constaté une forte dégradation des échanges avec la collectivité depuis les élections professionnelles de décembre 2022.
Comme au national, il n’y a aucune place pour la négociation.
Tout est ficelé d’avance, et les groupes de travail RH/Syndicats ressemblent aux réunions managériales de fausse concertation que connaissent bien les agent.e.s maintenant. Les instances sont méprisées par la Présidente de Région qui ne respecte pas la loi en ne réunissant pas un nouveau CST ou une nouvelle F3SCT en cas de vote rejeté à la majorité (exemple des déménagements en mars 2023 et du déménagement de l’ERM de Rodez en juin 2023). Nous avons donc bien une Présidente qui passe en force régulièrement, usant et abusant de cette forme de "49-3". maj 21.11.2023 : lors de notre rencontre avec la Présidente du 21 novembre 2023, l’administration a précisé que la loi n’était pas contraignante sur les points dénoncés là. Que ce soit la loi ou simplement l’attachement à un "dialogue social de qualité", ces décisions sont bien, et cela semble assumé, des passages outre nos alertes, avis, et votes. Comme le 49-3, c’est légal. Mais est-ce moral ?
Notre avis compte peu, voire pas. C’est le sens de l’édito de notre Directeur Général des Services dans l’Actu RH de septembre dernier. C’est aussi le sens du courrier de Mme DELGA adressé aux Organisations Syndicales représentatives le 24 octobre, juste après la rencontre en visio conférences avec les agent.e.s des Lycées et des CREPS.
Elle rappelle ainsi que l’avis des instances est consultatif. Mais quand on prétend faire un "dialogue social de qualité", passer outre nos alertes est donc bien, que cela lui plaise ou non, un passage en force, tout comme l’est le 49-3 cher aux Gouvernements MACRON et à celui de HOLLANDE auquel appartenait Mme DELGA, pour imposer la Loi Travail.
Dans les notes adressées aux autorités fonctionnelles, ou dans les communications officielles de la colletivité vers les agent.e.s, il est juste fait mention du passage en CST ou en F3SCT d’un sujet.
Que les syndicats n’aient pas soutenu le projet importe peu, les formalités sont remplies : la case "passage en instance" est cochée.
Ne la cherchez plus, on l’a retrouvée sur Twitter (devenu X) : alors que nous, les syndicats régionaux.ales, l’avons invitée à nous rencontrer, notre Présidente semblait trop occupée à couper des rubans des locaux de la CFE-CGC locale (syndicat de cadres et, c’est moins connu, syndicat de rattachement du syndicat de Police Alliance PN...) pour nous recevoir.
On partage avec vous pour que chacun.e mesure le degré de mépris et le soupçon de provocation de ce tweet :

Pourquoi nous éviter dans le dur des discussions, et se poser en championne du dialogue social louant le "syndicalisme comme une richesse pour l’action publique"...?
Et pourquoi repousser l’échéance à la fin d’année, ce que nous avons appris dans la partie payante de cet article de Médiacités où plusieurs syndicats ont dénoncé le "rapport ambigu de Carole DELGA avec les syndicats" : "Interrogée par Mediacités sur cette question, Carole DELGA promet qu’elle rencontrera les représentants des salariés d’ici la fin de l’année. Un rendez‐vous dont les organisations syndicales n’ont pas encore eu vent…" puis le 24 octobre, en visioconférence, en même temps que nos collègues ARL et ARC ?
Cette rencontre s’inscrit dans la phase de "concertation" des différents acteurs. Les sujets dont Mme DELGA veut parler sont la lutte contre l’absentéisme, les "compétences " (quand SUD demande la reconnaissance des métiers, des qualifications) et les conditions de travail (alors que la F3SCT et avant le CHSCT n’ont jamais été respectés dans leurs prérogatives). Nous ne sommes pas dupes que l’objectif c’est qu’il faudra faire plus, mieux, plus sobre, plus engagé, mais sans moyens, sans reconnaissance financière, pour la beauté du geste ?
On va nous demander comment lutter contre "l’absentéisme", sans même envisager que les sous-effectifs, l’absence de prévention primaire, l’absence de respect de la F3SCT ou encore la surcharge de travail en sont les premiers responsables. C’est continuer dans les injonctions contradictoires comme :
- favoriser le bien-être au travail / dégrader les conditions de travail
- faire équipe / mettre en place des primes individuelles (principe même du RIFSEEP) et au mérite
- cuisinier bio, fait maison, avec des produits locaux / ne pas rémunérer les cuisinier.ères, ne pas reconnaître leurs qualifications et surtout, ne pas mettre les effectifs nécessaires
- prétendre être transparent dans les avancements et les promotions / ne jamais justifier l’avis favorable/défavorable ou l’absence d’avis
- culpabiliser les absent.e.s pour maladie, les sanctionner financièrement / ne pas mettre les effectifs nécessaires, ne pas respecter les préconisations, ne pas offrir à tou.te.s les agent.e.s l’accès à la médecine de prévention
- améliorer l’équilibre vie privée-vie professionnelle / ne rien faire pour lutter contre la surconnexion, surcharger les encadrant.e.s qui finissent par demander de retourner sur des postes sans encadrement
- prétendre faire un dialogue social de qualité / rendre difficile la prise des ASA syndicales du fait des absences non remplacées et de la surcharge de travail, ne donner aucune marge de négociation et nier leurs rôles aux organisations syndicales, qui ne devraient même pas avoir à lutter ?
Raisonner comme cela, c’est nous exposer à une explosion à venir des Troubles Musculosquelettiques, et de la souffrance au travail.
En effet, qu’attendre d’un document qui rappelle à chaque page qu’il n’y a plus de sous dans les caisses régionales et que les agent.e.s doivent s’adapter aux nouvelles missions, aux nouvelles technologies ?
Qu’attendre d’une collectivité qui met le paquet sur le vernis, mais qui laisse les agent.e.s sans moyens ?
La "Région d’avance" et sa "marque employeur" sont des formules managériales voire commerciales qui relèvent du cache misère. Il n’y a aucune avancée sociale derrière ces concepts en trompe l’œil mais bien de fortes dégradations de nos conditions de travail, dégradations déjà en application :
– augmentation de la polyvalence et intensification du travail, en mode management Lidl, dans les lycées avec la mise en place des commis de cuisine et de la nouvelle fiche maintenance, mais aussi dans les services généraux, à commencer par les Maisons de Région. La suppression des postes de secrétariat a changé les missions des cadres, et les gestionnaires se retrouvent à faire de l’instruction... tout cela était prévisible, nous l’avions clairement dénoncé.
– dégradations de travail sous couvert de "sobriété énergétique" (coupures ou baisse de chauffage notamment), le tout sans amorcer de réel travail avec la F3SCT sur les impacts du changement climatique sur nos missions
– non reconnaissance des métiers, des qualifications sous prétexte de reconnaître les compétences, et sous-rémunération
– mise en place de la prime au mérite (le CIA) pour toujours plus de concurrence et surtout, pour éviter de mieux payer tout le monde, à commencer par la catégorie C
– mise en place du flex-office qui est bel et bien appliqué sans l’assumer ( cfIntranet : "Afin de pouvoir occuper un poste de travail attribué à un collègue absent pour diverses raisons, comme notamment du télétravail, une formation, un congé ou un déplacement…, de nouvelles dispositions, sont déployées en termes de contrôle d’accès : possibilité d’utilisation des bureaux/postes de travail par tous les agents d’une même direction, neutralisation au sein du périmètre de sa direction des serrures électroniques et des clés (en fonction des sites) pour permettre cette agilité de fonctionnement...
– multiplication des apprenti.e.s dans les services et les établissements, sans garantie d’embauche mais avec souvent des missions bien réelles, ce qui pose la question fondamentale du rôle des apprenti.e.s dans le travail et la bonne réalisation du service public régional ?
– exigence accrue de qualité sans mettre les moyens, comme nous pouvons le constater dans la restauration scolaire où de plus en plus de collègues se demandent s’ielles ne vont pas servir des surgelés par manque de moyens humains pour produire une alimentation de qualité et locale, ne voulant pas y laisser leur santé ?
– multiplication du nombre de stagiaires, sans aucune réflexion sur les conditions d’accueil et d’encadrement des jeunes, par des équipes déjà surchargées de travail !
- la mise en place d’un observatoire de l’égalité femmes-hommes, pour évaluer les mesures mises en place en ce sens et leur impact réel dans les services, les CREPS, les lycées, et donc réellement lutter contre les discriminations : REFUS !
- de renforcer la prévention primaire, afin que les collègues ne tombent pas malades à cause du travail, ce qui passe notamment par la prise en compte des préconisations de l’expertise sur les impacts de la dématérialisation mais aussi par une réelle étude des impacts des indicateurs de dotation des lycées qui sont tous en sous-effectifs pour nous, mais aussi par la définition des dotations particulières des CREPS et des cuisines centrales : ZERO REPONSE
- de donner plus de temps dédié et mieux reconnaître en termes de rémunération les Assistant.e.s de Prévention : ON VERRA
- une surdotation en effectifs intégrant en amont des pondérations liées à l’âge des équipes, aux aménagements de poste, aux besoins de temps pour les formations, les temps aménagés, les temps dédiés aux ASA syndicales, et aux absences. Les effectifs devraient couvrir les besoins de remplacements d’office, et non être calculés au plus serré ! ZERO REPONSE
- la reconnaissance des métiers fortement féminisés, via l’arrêt des ciblages de postes et via la fin des missions secondaires qualifiées non rémunérées : REFUS
- la production des statistiques sur le genre et le poste occupé par les agent.e.s qui sont Assistant.e.s de Prévention, maître d’apprentissage, membre du CA de leur établissement ou représentant.e des personnels, ou encore ont fait une demande de mobilité dans les 3 dernières années... afin que ces éléments ne deviennent pas des critères discriminants pour les promotions et avancement de grade : NOUS DEVIONS AVOIR DES REPONSES EN GROUPE DE TRAVAIL MAIS IL A ETE ANNULE
- le renforcement de l’action sociale RH et des moyens du COS, en indexant la subvention annuelle sur la masse salariale, mais aussi l’octroi de plus de tickets restaurants pour les lycées et CREPS, avec en plus une participation au titre de l’action sociale au prix du repas de cantine pour ERM, ARL et ARC, ou encore la restauration de la prime de mariage/PACS : ZERO REPONSE
- un point sur les heures supplémentaires réalisées., un point sur les règlements de temps de travail, avec la reconnaissance des travailleur.euse.s de nuit ou du dimanche dans les lycées et une attention à la charge de travail.. ON PEUT TOUJOURS ATTENDRE
- la reconnaissance du statut des contre-maîtres des ERM ZERO REPONSE
- l’embauche des apprenti.e.s en catégorie C au lieu de se poser en champion de la formation des jeunes... sans perspective de travail alors que nous manquons de bras ! CA VA PAS ETRE POSSIBLE....
- la mise en place pour tou.te.s les agent.e.s qui le demandent de la retraite progressive : CA VA PAS ETRE POSSIBLE....
Mais où sont passés les moyens financiers de la collectivité ? La facture énergétique n’explique pas tout.
Dans des projets écocides et antisociaux comme l’A69 ? dans d’autres projets controversés de routes et/ou d’autoroutes ? Quid des projets de bassines sur la Région ?
Dans des mesures hors compétences comme l’embauche de médecins pour se substituer à l’Etat ou la rénovation de commissariats de police à la place des communes ?
Dans les portiques, les tourniquets, les caméras de surveillance ? Les caméras sont très onéreuses et de nombreux spécialistes de la sécurité disent qu’elles ne servent pas à grand chose et polluent numériquement.
Dans des agences de sécurité pour "sécuriser" les lycées, alors qu’il y a de moins en moins de remplacements des agent.e.s d’entretien et que les élèves sont d’abord confrontés à des locaux mal nettoyés faute de personnels ?