Nous avons comme beaucoup de syndicats été contactés par Médiapart suite à des alertes émanant d’agent.e.s principalement situé.e.s sur le site de Montpellier. Nous avons depuis la parution de ce 1er article eu plusieurs retours, d’un peu partout. De cadres, de non cadres. de chef.fe.s, de non chef.fe.s.
Concernant les services généraux, SUD a toujours refusé de voter vos organigrammes, et a dénoncé :
– La sur-hiérarchisation,
– La numérisation des missions qui se prolonge avec l’Intelligence Artificielle,
– La polyvalence qui va de pair avec la territorialisation des services…
Nous avons demandé des groupes de travail, des explications sur ces changements (permanents), en vain c’est « circulez, il n’y a rien à voir ».
En termes de management, dès 2016 SUD a relevé et dénoncé des méthodes toxiques, empreintes du privé :
– Lean-management,
– Placardisation,
– Déménagements et changements constants,
– Fabrique du consentement via le nudge et le lab,
– Happy management,
– Planers,
– Fausses concertations,
– Valorisation de pratiques de développement personnel, de méditation pleine conscience par la MAMACT
– L‘appel à de la prestation douteuse comme Mme B., experte en « constellations familiales », qui a bien travaillé à la DELTAA (on a des preuves), et pour laquelle SUD a demandé ici même combien elle a coûté, vu qu’elle est intervenue au moment où on nous disait ne pas avoir les fonds pour l’expertise dématérialisation.
Dans notre livret électoral de 2022 dédié aux Agent.e.s des Services Généraux, nous avions analysé la stratégie régionale de mise à l’écart des syndicats, et surtout, des instances.
Cela continue de plus belle puisque le 2 octobre, nous étions censé.e.s aller à une journée sur Lézignan concernant les lycées. Nous n’avons aucun document, aucune explication sur le déroulé, et nous nous attendons à être considéré.e.s comme des agent.e.s volontaires à des ateliers, ne représentant qu’eux.elles mêmes, pour coller des post-it et “faire administration”. Nous sommes élu.e.s, nous, pour “faire instance”, pas faire des ateliers gommettes en mode design des politiques publiques.
Nous ne sommes pas là pour brainstormer avec la MAMACT mais pour construire des revendications sérieuses, mener des enquêtes, analyser des outils, des organisations, des accidents… de manière collective et en lien avec nos mandats.
Le 2 octobre, nous serons en grève et manifestations contre ce gouvernement mais aussi, contre la dégradation de nos conditions de travail au Conseil Régional.
La colère des agent.e.s n’est pas dirigée que contre la menace fantôme de ce gouvernement ! La colère, elle enfle tous les jours au sein de la région, à cause de vos décisions.
Parce que nous devons y répondre sérieusement, nous vous remercions de ne pas gadgétiser les instances, de les respecter dans leur expertise et leurs missions cadrées par la réglementation.
Enfin, nous rappelons que la directrice de la DQVTF s’est engagée au titre de l’administration à mener un travail conjoint sur l’alerte Danger Grave et Imminent à la DirMer, situation qui est explicitement abordée dans l’article. Depuis, plus rien. Doit-on vous rappeler que dans ce contexte vous risquez la faute inexcusable ?
A SUD, on demande des enquêtes conjointes, sérieuses, et de trouver des solutions communes, et non via des spécialistes des constellations. Nous ne sommes ni paranos, ni complotistes, et n’appartenons à aucune sorte de “mouvance”…
A SUD, on essaie juste de faire notre travail d’alerte, dans l’objectif unique d’améliorer les conditions de travail des agent.e.s que nous représentons, dans les lycées, dans les services, parce que c’est notre mandat.
Et parce qu’on a le sens du service public, on sait qu’améliorer les conditions de travail ne pourra qu’améliorer en même temps le service public rendu aux usager.ères, à commencer par les élèves des lycées.
Mandat que vous ne nous permettez pas de remplir, ni à Sud, ni à aucun autre syndicat, dans les services mais plus encore dans les lycées ou les CREPS, où vous ne respectez pas vos obligations d’employeurs lors de procédures DGI, où les éléments de prévention définis par votre service prévention (protocoles gale, chaises, lingerie, plonge…) ne sont ni soumis ni même transmis aux membres de la F3SCT.
Lycées et services où nous manquons de transparence de données des effectifs, dans les analyses des Accidents de Travail et des maladies, où il n’y a aucune enquête conjointe sauf à devoir littéralement pleurer en instance pour en obtenir une…
Vous ne faites que nous répondre, comme à la presse, que vous tenez vos engagements. Lesquels ?
Côté RIFSEEP, nous avons porté au Tribunal Administratif que vos engagements n’ont pas été remplis. Le COS n’a jamais été aligné par le haut sur ATLAS.
On n’a pas de visibilité sur les données par sites, puisqu’on est “tou.te.s Occitanie”.
Concernant les mobilités géographiques, nous avons déjà dénoncé la méthode qui nous sera une fois de plus présentée au point 1 avec le cas de la cité scolaire de Bagnols sur Cèze. Dans le cas du CESER, d’ERM, et là d’un lycée, quand un site va fermer il finit par n’être pourvu que de contractuel.le.s, les titulaires ayant quasi tou.te.s disparu. Les syndicats sont sollicités uniquement en CST et à la fin, quand il n’y a plus rien à faire concernant les conditions de travail des agent.e.s concerné.e.s.
Pire, il semble que nous devions considérer les contractuel.le.s comme des sous agent.e.s puisqu’après tout, si le site ferme, ce n’est pas grave pour elle.eux ce ne sont pas des titulaires.
Parmi les titulaires, combien ont été “invité.e.s à faire acte de mobilité” avant ?
Comment réagissez-vous quand cela atteint la santé des agent.e.s comme cela a été le cas de l’ERM de Rodez sinon en laissant pourrir la situation jusqu’à ce que les gens craquent et fassent d’eux même, à bout de revenus et le moral en berne, “acte de mobilité” ?
Cela sera sans doute aussi le cas de l’EMOES ? ou encore des lycées que la Région pourrait vider si on s’en tient aux propos du Directeur Général des Services lors d’une instance précédente.
Tout le monde, vous les premier.ère.s, aurait à y gagner à respecter nos mandats en groupes de travail comme en instances.
Que penser quand on entend le Président interroger les Ressources Humaines sur le nombre d’Equivalents Temps Plein mobilisés pour le dialogue social ? Quand on voit nos moyens syndicaux réduits année après année, moyens matériels, heures en ASA18, mais également respect de nos mandats ? Doit-on tout porter au Tribunal Administratif alors qu’à chaque fois on fait le travail d’alerte sur ce qui ne va pas ?
Vu que nous ne pouvons plus porter les problèmes ici, que vous décrédibilisez le dialogue social en n’apportant jamais de réponses, et méprisez nos alertes et notre travail, les problèmes vont sortir ailleurs.
20% des agent.e.s ont fait grève chez les Agent.e.s Régionaux.ales des Lycées le 10 alors que seules 2 syndicats dont SUD ont appelé et que le 10 était un mercredi, et 25% le 18, qui a surtout été plus suivi dans les services généraux (8.61%). Le taux de grévistes est trois fois supérieur au Conseil Régional (près de 15% puis 20% - chiffres actualisés) qu’au national dans la Fonction Publique Territoriale, respectivement de 5.22% puis 5.63%.
De nombreux lycées ont été bloqués par les jeunes dont l’avenir semble se composer de crise climatique, de montée du fascisme, de génocides que beaucoup peinent encore à dénoncer, et d’extension de la guerre. Nous dénonçonsl’attaque par plusieurs dizaines de militants d’extrême droite des jeunes bloqueur.euse.s du lycée Joffre le 18, sans aucune intervention de la police alors que la BAC les suivait. Heureusement que le Proviseur les a protégé.e.s.
De manière générale, il y a des attendus en termes de dialogue social pour des exécutifs qui affichent soutenir un mouvement social et respecter le monde du travail. Il en va de la cohérence du discours et des actes. Il y a des attendus aussi pour la jeunesse qui a bien raison de réclamer un avenir meilleur, et qui a besoin de conditions de travail de bonne qualité dans les lycées.
A SUD, on est inquiet.e.s et on vous l’a déjà dit et écrit. Sans changement de braquet de l’exécutif, à force de désillusions, c’est le discours de l’extrême droite que l’on entend monter chez les collègues.
Il est temps de mieux “faire instance”.
Nous en tous cas, on y est prêt.e.s.
