Les punaises de lit font une rentrée tonitruante, y compris dans les lycées, on ne parle presque plus que de cela.
Pourtant, ce phénomène existe depuis des années, et des agent.e.s de la Région y ont déjà été confronté.e.s.
A l’instar de la gale, ou de la teigne, ces sujets sont rarement voire jamais abordés lors des réunions des instances représentatives des personnels, alors que cela pose de nombreux problèmes sanitaires mais aussi financiers aux agent.e.s qui en sont victimes sur leur lieu de travail.
Sauf pour les personnes immunodéprimées et/ou allergiques, en règle générale la teigne ou la gale présentent peu de risques pour la santé humaine.
Pour ce qui relève des punaises de lit, le ministère de la Santé indique qu’elles sont principalement connues pour les « atteintes dermatologiques et allergiques qu’elles occasionnent allant de la simple piqûre à des manifestations généralisées pouvant s’apparenter à une urticaire. La sensibilité d’une personne peut s’accroître si le nombre de piqûres augmente. En cas d’infestation sévère, les punaises de lits peuvent être aussi sources de troubles psychologiques variés, voire aussi d’anémie ».
Dans les trois cas, il ne faut pas sous-estimer l’impact psychologique d’une exposition personnelle ou professionnelle.
Le cas des punaises de lit a justement fait l’objet d’un rapport détaillé de l’ANSES qui précise dans un rapport de juillet 2023 sur les punaises de lit, impacts prévention et lutte :
L’infestation par les punaises de lit entraîne différentes conséquences psychologiques voire psychiatriques. En effet, les victimes d’infestation persistante ou récidivante sont plus susceptibles de développer des troubles du sommeil, un changement d’humeur, de la nervosité, des sentiments de panique, de l’agitation, de l’hypervigilance et des comportements d’éviction, des manifestations délirantes, et des symptômes équivalents à un stress post- traumatique avec des conséquences socio-professionnelles. Les impacts en santé mentale peuvent engendrer une dégradation de l’état de santé général, et augmenter le risque de suicide et d’hospitalisation psychiatrique avec, en raison de l’atteinte mentale, une moindre capacité à faire face à la prise en charge de l’infestation par les punaises de lit.
Dans les 3 cas, les préconisations en termes de nettoyage/désinfection entraînent une surcharge de travail à la fois sur le lieu de travail mais aussi en termes de tâches ménagères (lessives, changements de draps tous les jours, passage d’aspirateurs en jetant les sacs pour la gale...).
En plus de l’intervention de sociétés spécialisées, chaque crise est donc une occasion supplémentaire d’alourdir la charge de travail des agent.e.s d’entretien, sans renforts dans la plupart des cas, et pour des personnels régulièrement avertis à la dernière minute, ce qui génère du stress.
L’ANSES souligne aussi le coût financier important pour lutter contre une invasion de punaises de lit (866 € en moyenne par foyer).
La gale peut entraîner un arrêt de travail de 3 jours, donc une journée de carence si l’arrêt de travail se fait sur le régime de la maladie ordinaire alors qu’elle peut être déclarée en maladie professionnelle, et faire l’objet d’une déclaration d’accident de service.
Dans les 3 cas, il est préconisé de procéder à de multiples lessives, voire quitter son domicile le temps du traitement.
Tout cela est onéreux, dans une période où de nombreux.ses agent.e.s ne s’en sortent plus financièrement.
L’impact sur la santé mentale du coût financier de ces expositions doit également être pris en compte.
La Région a l’obligation de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleur.euse.s (Code du travail, art. L. 4121-1).
Or les punaises de lit, la gale ou la teigne mettent, à divers degrés, en danger la santé des travailleur.euse.s.
Le syndicat SUD a donc proposé de porter ce sujet à l’ordre du jour de la prochaine Formation Spécialisée du 30 novembre prochain.
A noter que la collectivité n’a pas trouvé opportun de répondre au mail envoyé le 19 septembre 2023 au nom de la F3SCT par son secrétaire et portant sur les mesures mises en œuvre par la Région pour faire face aux expositions aux punaises de lit.
C’est ça, la qualité du dialogue social MADE IN OCCITANIE (marque employeur déposée)
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Vous avez plusieurs possibilités de réactions qui ne s’excluent pas :
1/ exercer son droit d’alerte puis de retrait si vous vous trouvez en situation d’exposition
Si vous constatez la présence de punaises de lit ou êtes informé.e de cas de gale ou de teigne sur votre lieu de travail, vous devez en référer à votre hiérarchie et demander toute mesure pour ne pas être exposé.e vous et tout autre collègue.
Si les mesures ne sont pas prises et que vous n’avez pas été mis à l’abri du danger, alors vous pouvez individuellement quitter votre poste de travail pour vous soustraire à une situation que vous jugez dangereuse pour votre santé.
Vous devez rester sur votre lieu de travail.
Si vous êtes télétravailleur.euse, vous pouvez demander à être placé.e en situation de télétravail le temps que le problème soit réglé.
Pour les non télétravailleur.euse.s, il vous faudra être assuré.e.s d’être équipé.e.s des Équipements de Protection Individuelle (EPI) requis pour éviter toute exposition.
EN SAVOIR PLUS SUR LE DROIT DE RETRAIT
2/ renseigner le Registre Santé Sécurité au Travail qui se trouve à l’accueil
Comme dans toute situation de ce genre, nous vous conseillons vivement de renseigner le RSST de votre établissement ou site, en de faire parvenir une copie de la saisie à fsssct@laregion.fr
3/ prévenir un ou plusieurs membres de la Formation Spécialisée :
Parce que la collectivité ne prend pas la peine de faire de retours aux membres de la F3SCT, n’hésitez pas à nous alerter directement :
Courriel : fsssct@laregion.fr
Liste des membres sur Intranet :contactez les membres syndicaux
Déclarer un accident de service
L’INRS suggère de déclarer l’exposition à la gale en accident de service, rappelant qu’un accident de service n’est pas forcément suivi d’un arrêt de travail. Cette déclaration est importante, car elle permet de marquer officiellement l’exposition et servira de point de support à d’éventuelles démarches ultérieures.
Déclarer une exposition aux punaises de lit en accident de service peut également être fait.
Le formulaire est disponible ICI
Demande de reconnaissance en maladie professionnelle
Pour la Gale, c’est l’assurance maladie qui le dit ICI
Le formulaire est disponibleICI
EN SAVOIR PLUS SUR LES ACCIDENTS DE SERVICE ET LA MALADIE PROFESSIONNELLE
La gale
Fiche INRS
BD j’ai la gale
La teigne
Fiche Ministère Agriculture
Fiche Amélie Mycoses et teigne
Les punaises de lit
Rapport de l’ANSES sur les punaises de lit
Fiche Amélie punaises de lit