Les absences des fonctionnaires pour raisons de santé ont baissé en 2023
Les débats parlementaires sur la Sécurité sociale et la fonction publique et les interventions gouvernementales, notamment celles de BAYROU, ont pointé une supposée augmentation des arrêts maladie, les chiffres officiels publiés au même moment ont démenti ces interventions : les absences pour raison de santé ont baissé dans la fonction publique ainsi que dans le secteur privé en 2023, avec une baisse plus forte côté fonctionnaires.
Il s’agit de la première baisse depuis 2019, avant la crise sanitaire.
Le rapport annuel sur l’état de la fonction publique compile et diffuse les données et les analyses relatives aux ressources humaines des trois versants de la fonction publique.
En moyenne, les agent.e.s de la fonction publique se sont absenté.e.s 12 jours, soit 1,7 jour de plus que les salarié.e.s du secteur privé (10,3 jours).
Les durées d’absences pour maladie sont en baisse dans les deux secteurs par rapport à 2022, mais de façon plus forte dans le secteur public (-2,5 jours) que dans le secteur privé (-1,4 jour).
Les absences sont mesurées par deux indicateurs :
– la part des personnes absentes au moins un jour au cours de la semaine de référence de l’enquête,
– et la durée moyenne d’absence au cours de l’année.
Une durée moyenne des absences avec des différences par versants dans la fonction publique :
• 8,4 jours pour les agent.e.s de la Fonction Publique d’État hors enseignant.e.s (9,3 jours),
• 14 jours dans la Fonction Publique Hospitalière,
• 14,7 jours dans la Fonction Publique Territoriale.
Les absences pour raison de santé sont plus fréquentes dans la FPT et la FPH que dans la FPE. Dans ces deux versants, les femmes (7 %) et les agent.e.s de 50 ans et plus (8 %) sont notamment absent.e.s en plus grande proportion.
Les femmes et les salarié.e.s âgé.e.s de 50 ans et plus sont plus fréquemment absent.e.s tant dans le secteur public que dans le privé. Rappelons ici que le travail du dimanche et de nuit est majoritairement réalisé par des femmes, et dans le secteur public.
Les absences pour raison de santé sont aussi liées à l’âge des salarié.e.s : 7 % des agent.e.s de la fonction publique âgé.e.s de 50 ans et plus ont été absent.e.s pour raison de santé, contre 4 % pour les autres classes d’âge. Rappelons au passage que l’âge moyen de la ménopause est de 50 ans, et que c’est aussi l’âge moyen en Région Occitanie...
« La fréquence plus élevée des absences pour raison de santé dans la fonction publique que dans le secteur privé est en partie liée à des effets de structure (davantage de femmes et des agent.e.s plus âgé.e.s).
La présence de métiers à forte pénibilité peut aussi contribuer à expliquer ces écarts. En effet, les conditions de travail (contraintes physiques, horaires de travail atypiques, risques psychosociaux, etc.) influent également sur les absences pour raison de santé ».
Ces conditions de travail particulièrement dures sont fréquentes dans le secteur hospitalier et dans la territoriale, notamment dans notre collectivité pour ce qui concerne les lycées et les CREPS.
Si ce rapport a permis d’empêcher le gouvernement d’imposer l’instauration de trois jours de carence en cas de congés maladie dans la fonction publique, les agent.e.s malades seront quand même les victimes de ce gouvernement et de leurs mauvaises conditions de travail puisque l’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires baisse de 10%. Cette baisse pénalisera d’abord les agent.e.s des catégories C, qui ont souvent les plus mauvaises conditions de travail et les plus faibles rémunérations.
Pour un.e agent.e de catégorie C avec une ancienneté moyenne, la perte salariale liée au cumul d’un jour de carence plus de la baisse de 10% du traitement indiciaire pourra être de :
- 74€ avec 1 jour d’arrêt (=4% du salaire moyen d’un agent de catégorie C) ;
- 201€ avec 20 jours d’arrêt (=10% du salaire moyen d’un agent de catégorie C).
La baisse salariale de 10% du salaire engendre une perte salariale qui augmente avec la durée de l’arrêt maladie.
La diminution de l’indemnisation influe sur les autres éléments de rémunération qui sont versés dans les mêmes proportions que le traitement (NBI notamment).
À l’inverse, elle est sans incidence sur le supplément familial de traitement (SFT) qui est conservé en totalité durant le Congé de Maladie Ordinaire.
