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Sud CT Région Occitanie : Jours de carence dans la fonction publique : halte aux contre-vérités !

Jours de carence dans la fonction publique : halte aux contre-vérités !

Après des années à dilapider l’argent public au profit des plus riches notamment en distribuant des aides publiques aux entreprises sans conditions (ni salariales, ni sur l’emploi, etc.), le gouvernement veut donc désormais faire payer la dette aux agent.e.s public.que.s.
Depuis deux semaines le ministre de la fonction publique ne cesse dans la presse de répandre des idées reçues, éléments contestables et contestés, pour justifier le passage à 3 jours de carence pour l’ensemble des agent.e.s public.ques.
A la Région, nous n’oublions pas que c’est aussi (et surtout ?) le travail qui nous rend malade et que la collectivité a diligenté un rapport qui pointe les absences des collègues des lycées ! Tout en annonçant le gel des embauches alors que les équipes sont trop souvent en sous-effectifs.

Publié le 19 novembre 2024

3 jours de carences, ça va peser lourd dans le portefeuille des agent.e.s : en moyenne, 3 jours de carence cela représente environ 300 euros en moyenne. Autant dire que cela va amputer de beaucoup les salaires notamment pour les agent.e.s déjà les moins bien rémunéré.e.s, les femmes etc. Cette somme s’ajoute à l’annonce de gel du point d’indice (encore !) pour 2024, la suppression de la GIPA et les seuls 0,06 euros (montant mesquin) pour que les premiers échelons de C et B ne passent pas en dessous du SMIC...

« L’instauration du jour de carence permettrait de lutter contre l’absentéisme volontaire »

Faux.

Première chose : il ne faut pas parler d’absentéisme mais d’absence pour maladie. Les agent.e.s ne sèchent pas le travail. Ils et elles sont arrêté.e.s par leurs médecins en raison d’indications médicales. L’instauration du jour de carence a diminué les arrêts de courte durée mais multiplié les arrêts de plus longue durée. Ce qui est certain, c’est que cela incite les agent.e.s malades à venir travailler, que cela nuit à un rétablissement rapide et complet, et cela présente des risques de contamination pour les collègues et les usager.ère.s !
C’est un véritable risque sanitaire que l’on fait courir notamment aux collègues vulnérables, mais aussi aux élèves !

« Le taux d’absence est plus important dans le public que dans le privé »

Vrai et faux !

En 2022, le nombre de jours d’absence dans la fonction publique d’État, hors enseignement était de 10,2 contre 11,6 dans le secteur privé. La hausse des absences s’explique selon l’IGF, à 95 % par les caractéristiques de la population, plus féminisée et plus âgée que dans le reste de la population active !
A la Région, dans les métiers les plus pénibles de l’entretien et de la restauration, les femmes sont majoritaires et travaillent de plus en plus âgées du fait des inégalités de carrière !

Vrai ! Mais pourquoi ?

Dans les fonctions publiques hospitalière et territoriale, les taux d’absentéisme sont plus élevés là où la pénibilité et l’exposition aux risques sont plus importantes : infirmières, aides soignantes, éboueurs, agents d’accueil, assistantes maternelles, égoutiers... Il faut par ailleurs prendre en compte l’impact des arrêts maladie pendant la pandémie dans des secteurs tels que la santé qui ont été en première ligne et fortement impactés par le COVID.

A la Région, les agent.e.s sont constamment exposé.e.s dans les lycées à des clusters : épidémies de Covid, de coqueluche, grippe, gastroentérite...
Malgré cela, la collectivité préfère investir dans des portiques et des caméras de vidéosurveillance que de protéger la santé des élèves et des personnels enseignants, administratifs et bien entendu techniques, en améliorant la qualité de l’air ce qui est pourtant une obligation pour elle depuis 2020 ! Juste avant le covid !

Il y a également une sous-estimation des risques des métiers exercés par les femmes, qu’ils soient physiques ou psychologiques. Ce n’est pas SUD qui le dit mais l’Agence Européenne pour la Santé et la Sécurité au Travail !

« Il existe une inégalité entre public et privé du point de vue des jours de carence ! »

On ne peut pas comparer.

Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, les agent.e.s public.que.s sont moins bien traité.e.s que la majorité des salarié.e.s du privé et Kasbarian propose d’accentuer encore cette inégalité !

Aujourd’hui dans le secteur privé, 3 jours de carence sont prévus par la loi. Mais les conventions collectives conduisent de nombreuses entreprises à prendre en charge l’indemnisation de leurs salarié.e.s. Au final si 63,5 % des salarié.e.s voient leurs jours de carence pris en charge en tout ou partie, cette proportion monte à 85 % dans les entreprises de plus de 500 salarié.e.s !

Et cette inégalité n’est pas prête de se réduire puisque la loi exclut la prise en charge des jours de carence par la complémentaire santé des fonctionnaires. Les agent.e.s public.que.s resteront donc sur le carreau avec ces 3 jours de carence.

« La diminution du niveau d’indemnisation des arrêts maladie de 100 à 90% serait une mesure de justice en alignant le public sur le privé »

Faux.

Le Code du travail impose aux employeurs de compléter l’indemnisation des arrêts des salarié.e.s par l’assurance maladie pour atteindre 90 % du salaire. Mais dans les faits les entreprises abondent les indemnisations jusqu’à 100 % du salaire pour 70 % des salarié.e.s.

Au final, le ministre veut aligner les fonctionnaires sur la situation des 30 % des salarié.e.s du privé les moins bien traité.e.s ! C’est ça l’attractivité ? Ces mesures de régression sociale pénaliseront financièrement davantage les femmes et les agentes et les agents qui exercent des tâches pénibles, le plus souvent les moins bien rémunéré.e.s !

En région Occitanie, cela va concerner en premier lieu les collègues de l’entretien et de la restauration dans les lycées ou les CREPS, métiers qui ont été pointé.e.s par le rapport sur l’absentéisme diligenté par la Présidente de Région, rapport travaillé sans les organisations syndicales régionales !

C’est d’autant plus grave que la collectivité est très en retard sur la prévention des risques professionnels, ce qui nous rend malades, nous abîme le corps et la tête ! Et les femmes sont les plus exposées !
C’est d’autant plus grave que la collectivité a refusé d’inscrire de manière claire les compétences des uns et des autres en termes de prévention des risques professionnels dans la convention EPLE/Région qui est présentée au vote de tous les Conseils d’Administration de lycées (hors agricoles) actuellement !

FACE A CELA NOTRE SYNDICAT NE LÂCHE ET NE LÂCHERA RIEN !

NOUS NE SERONS JAMAIS DANS LA COMPROMISSION AU DÉTRIMENT DES COLLÈGUES !

NOUS NE SERONS JAMAIS DANS L’ACCOMPAGNEMENT DE LA COLLECTIVITÉ SUR DES DÉCISIONS QUE NOUS ESTIMONS INJUSTES OU DANGEREUSES COMME :
 LE NON REMPLACEMENT DES COLLÈGUES QUI PARTENT A LA RETRAITE,
 LE GEL DES EMBAUCHES QUI SIGNIFIE DE NOUS DEMANDER D’EN FAIRE TOUJOURS PLUS AVEC TOUJOURS MOINS,
 LA MISE EN PLACE DE LA PRIME AU MÉRITE POUR MASQUER LE MANQUE D’EFFECTIFS,
 OU ENCORE LE DÉVELOPPEMENT DE LA NUMÉRISATION ET DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE POUR CONTRÔLER ET PRESSURER NOTRE TRAVAIL, OUTILS QUI POURRAIENT AMENER A REMPLACER LES AGENT.E.S POUR "DÉBUREAUCRATISER", DIMINUER L’INTÉRÊT DE NOS POSTES ET DE NOS MISSIONS... DANS LA DROITE LIGNE DES FANTASMES DU MINISTRE KASBARIAN DE LA DESTRUCTION DE LA FONCTION PUBLIQUE, QUI S’EST EMPRESSÉ DE FÉLICITER SON HOMOLOGUE ELON MUSK DÉSIGNÉ PAR TRUMP POUR DÉMANTELER LE SERVICE PUBLIC AMÉRICAIN !