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Sud CT Région Occitanie : Le harcèlement sexuel d'ambiance constitue un délit

Le harcèlement sexuel d’ambiance constitue un délit

C’est ce que vient de rappeler la Cour de Cassation.

Publié le 2 avril 2025

Le harcèlement sexuel est le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui, soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante (article 222-33 du Code Pénal).

Il peut être caractérisé par un fait unique.

Exemple : chantage perçu comme tel par la personne se considérant harcelée, exercé à l’occasion d’une promotion avec l’objectif réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle.

Le harcèlement sexuel peut également consister en un harcèlement « d’ambiance ».
Il existe même si la victime n’est pas visée directement.

Exemple : plaisanteries à connotation sexuelle, propos salaces, obscènes, vulgaires, blessants, humiliants à l’encontre des femmes ou d’une minorité de genre, affichage dans un bureau, un vestiaire, un atelier d’un calendrier de photos de femmes nues, exposition de poupée gonflable etc...

La chambre criminelle de la Cour de cassation dans son jugement n° 24-81.644 du 12 mars 2025 vient de le rappeler en condamnant un maître de conférences qui était poursuivi pour harcèlement sexuel par personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions, faits commis au préjudice de quinze étudiants.

Il a été déclaré coupable de l’intégralité des faits reprochés et condamné à douze mois d’emprisonnement avec sursis ainsi qu’à trois ans d’interdiction d’exercer l’activité professionnelle d’enseignant.

Il a ensuite été relaxé en appel pour l’ensemble des faits de harcèlement sexuel, hormis ceux commis à l’égard d’un étudiant en particulier, en retenant que les quatorze autres étudiants n’avaient pas été visés directement par les propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste du prévenu, adressés à la cantonade lors de cours ou de séances de travaux dirigés.

La Haute juridiction a quant-à elle considéré que des propos à connotation sexuelle ou sexiste adressés à plusieurs personnes, ou de tels comportements adoptés devant plusieurs personnes, sont susceptibles d’être imposés à chacune d’entre elles et peuvent donc être pris en compte pour caractériser le délit de harcèlement sexuel.